Présentation et contexte
À Vidy-Lausanne, la chorégraphe Géraldine Chollet présente La tendresse du ventre de la baleine, un spectacle honoré cette année par un Prix suisse des arts de la scène. L’œuvre s’inspire de l’univers d’Alabaster DePlume, jazzman anglais dont les enregistrements sont présentés comme des jardins sonores et servent d’exergue à la mise en scène.
La citation d’Alabaster DePlume, telle qu’elle est mentionnée dans le cadre du spectacle, est : « Je ne serai pas en sécurité. Je serai nu comme l’eau. C’est le pire endroit où être. C’est le meilleur endroit où être. C’est là où nous sommes de toute façon. Je serai là, je suis là. »
Disposition scénique et ambiance
On pénètre dans un pavillon aménagé en grand damier, composé de coussins, de tabourets et de quelques chaises, autour d’environ une centaine de spectateurs. L’atmosphère se veut douce et immersive. La musicienne Billie Bird se déplace dans la salle, chantant à voix basse, avant que sa guitare ne provoque une explosion sonore qui enveloppe l’espace.
Huit danseurs et danseuses, vêtus de bleu, prennent ensuite possession du damier et déploient une course autour du public, à la fois hypnotique et frénétique. Lorsque ce mouvement se calme, les interprètes traversent à leur tour le damier et le public se retrouve au cœur de l’action, dans une relation « ventre de baleine » marquée par une proximité quasi intime.
Cette proximité n’implique pas de contact physique entre les artistes et le public, mais elle révèle pourtant un lien perceptible et quasi télépathique qui se noue dans le Pavillon de Vidy, faisant naître une expérience collective et personnelle à la fois.
Une approche chorégraphique et ses influences
Géraldine Chollet, qui signe les chorégraphies et assure parfois le jeu sur scène, met en avant le caractère collectif et lien entre les interprètes comme axes centraux du spectacle. En dehors de ses créations, elle enseigne la danse gaga, une pratique qui évoque l’esprit libéré et physique porté par la compagnie israélienne Batsheva, citée comme référence par le duo artistique.
Sur scène, Billie Bird est accompagnée par la DJ zurichoise Iman Waser, connue sous le nom de Mânaa. Leurs boucles électroniques insufflent une énergie résolument contemporaine, invitant le public à rejoindre une expérience, plus proche d’une ambiance club que d’un simple déroulé chorégraphique.
Récit collectif et présentation de la forme
Le spectacle se déploie comme une épopée collective: chacun et chacune peut comprendre et interpréter sa propre lecture de cette Baleine scénique, sans pour autant s’inscrire dans une narration linéaire. La chorégraphie propose des moments d’individualité et des échanges silencieux entre les danseurs et le public, accompagnés par une musique qui maintient le rythme et l’énergie du lieu.
Récapitulatif et diffusion
Format court et présence médiatisée dans l’émission Vertigo: La Tendresse du ventre de la baleine est proposée dans un segment de 2 minutes, avec une séance programmée un mardi à 17 h 10.
Réception critique et calendrier
La prestation est notée 5 sur 5 par Thierry Sartoretti, et la tournée locale se poursuit au Théâtre Vidy-Lausanne jusqu’au 9 novembre 2025. Par la suite, ADC Genève accueille le spectacle du 13 au 15 novembre 2025.
En somme, La tendresse du ventre de la baleine propose une expérience artistique collective qui invite chacun à trouver son propre chemin dans une baleine chorégraphique et musicale, sans rupture du lien entre scène et salle.