Objectif et cadre du test d’obscurité à Lausanne

La démarche vise à concilier protection de la biodiversité nocturne, réduction de la pollution lumineuse et maintien de la sécurité dans les espaces urbains. Selon les élus, l’objectif est d’aider les espèces nocturnes, telles que les chauves-souris, les crapauds, les vers luisants et les lucioles, à bénéficier de conditions d’éclairage plus adaptées, tout en garantissant un cadre sûr en ville.

Parcs concernés et zone d’obscurité volontaire

Les zones d’obscurité volontaire seront déployées dans sept parcs lausannois: la colline de Montriond, le petit parc de Montétan, le parc Pré-des-Casernes, la promenade de la Gottettaz, certains accès au Signal de Sauvabelin, les abords du lac de Sauvabelin et le parc de l’Elysée. Cette démarche s’inscrit dans le Plan d’action biodiversité de la Ville.

La carte des zones concernées à Lausanne illustre l’emprise du dispositif et les espaces visés.

Comme pour les zones foraines, où plus de 120 luminaires ont déjà été supprimés et 500 programmés pour s’éteindre en milieu de nuit, il s’agit d’un test d’une année. Les habitants pourront formuler leurs avis à l’issue de cette période.

Selon l’élu écologiste Xavier Company, la pollution lumineuse a pris énormément d’ampleur en Suisse et l’objectif est d’avoir quelques poches où l’on peut recommencer à retrouver la nuit, selon ses propos relayés par RTS.

Trois profils de parcs et leurs éclairages

Parcs dits préservés

Ces espaces, caractérisés par une valeur écologique élevée et une fréquentation nocturne limitée, peuvent voir leur éclairage entièrement supprimé sans compromis sur la sécurité, comme c’est le cas de la promenade de la Gottettaz.

Parcs traversés

Pour les lieux de passage, l’éclairage sera adapté avec des spectres lumineux chauds. Il sera allumé au début de la soirée et, en hiver, au petit matin; l’éclairage sera déclenché uniquement lors du passage piétonnier grâce à des détecteurs de présence, à l’image du modèle observé au parc de Milan.

Parcs animés

Dans ces zones destinées à la sociabilité nocturne, l’éclairage sera maintenu mais rendu plus respectueux de la biodiversité: lumière chaude et réduction progressive de l’intensité au fil de la nuit, comme prévu sur l’esplanade de Montbenon.

Suivi scientifique et mesures prévues

À Sauvabelin, les accès aux établissements publics et l’arrêt de bus restent éclairés jusqu’à minuit et demi. Les luminaires autour du lac et sur le chemin menant au Signal seront éteints.

Au parc Bourget, réserve de biodiversité, l’éclairage du tronçon de la route de Vidy longeant l’étang sera supprimé pour protéger notamment les populations de lucioles. Seuls les abords des arrêts de bus « UNIL-EPFL » et « Parc Bourget » demeureront éclairés.

Pour évaluer les effets, la Ville a confié au Centre de coordination Ouest pour l’étude et la protection des chauves-souris du Canton de Vaud (CCO) la mission de suivi. Des relevés sont menés dans les parcs et zones forestières afin de mesurer l’impact sur les chiroptères.

Un rapport intermédiaire confirme déjà l’importance de réintroduire l’obscurité dans les espaces verts et de relier ces « réservoirs de nuit ». Le programme de suivi se poursuit jusqu’en 2027.

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