Procès ultra‑médiatisé et verdict à New York
Après deux mois de délibérations dans un procès très médiatisé à New York, les jurés ont écarté en juillet les accusations les plus graves de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs visant Sean Combs, alias P. Diddy, épargnant ainsi l’emprisonnement à perpétuité.
En revanche, des faits relatifs au transport de personnes à des fins de prostitution pour lesquels il a été déclaré coupable pourraient théoriquement conduire à une peine totale pouvant atteindre 20 ans de réclusion.
Des excuses exprimées et un état d’esprit incertain
Lors de l’audience de vendredi, l’homme d’affaires et producteur a de nouveau exprimé des regrets pour ses actes. Dans une lettre envoyée au tribunal peu auparavant, il se disait brisé par ce qu’il a fait et expliquait s’être perdu dans la drogue et l’excès.
Les faits reprochés et les témoins majeurs
Le cœur de l’affaire reposait sur le fait d’avoir contraint plusieurs femmes — dont la chanteuse Cassie et une autre témoin sous le nom de Jane — à participer à des marathons sexuels avec des proxénètes, tandis que lui se livrait à des actes sexuels ou les enregistrait. Le parquet l’a aussi accusé d’avoir mis en place un réseau visant à organiser ces activités, décrites comme des freak‑offs ou des hotel nights.
Réquisitions et plaidoyers
Le parquet avait demandé au moins 11 ans de prison, mettant en avant la gravité des faits, l’absence de remords et les traumatismes subis par les victimes, ainsi que leur sentiment de menace. De son côté, la défense avait sollicité une peine ne dépassant pas 14 mois, soulignant le bon comportement de l’accusé depuis le début du processus et ce qu’elle décrit comme une image détruite.
Des témoignages et des preuves saisissantes
Cassie, enceinte à l’époque des débats, et Jane ont évoqué des menaces liées à leur réputation et à leur sécurité financière et physique. Les jurés ont aussi visionné des enregistrements des marathons et des images de caméras de surveillance d’un hôtel de Los Angeles montrant P. Diddy traînant Cassie et infligeant des violences sur elle.
La défense, lors du contre‑interrogatoire, n’a pas nié les faits, mais a soutenu que ces actes avaient été consentis et que le mode de vie décrit comme polyamoureux ne relevait pas du droit pénal.
Grâces présidentielles et contexte politique
La défense a également évoqué la possibilité d’une grâce présidentielle, option qui serait portée à l’attention des autorités si elle se présentait. Donald Trump avait toutefois déclaré dans une interview début août que ce scénario était peu probable pour cette affaire.
Parcours et figures publiques
Âgé de 55 ans, l’ex‑homme fort du hip‑hop a mené une carrière qui mêle production, musique et activités entrepreneuriales. Il s’est imposé comme interprète et producteur, ayant signé The Notorious B.I.G. dans les années 90, puis adopté le nom Puff Daddy et noué des partenariats avec des marques d’alcool.
Éléments du contexte civil et suites
En 2023, Cassie avait porté plainte au civil pour viol et avait évoqué des comportements violents et déviants sur une période d’une décennie. Si l’accord civil a été conclu rapidement, ce volet a alimenté les éléments ayant conduit au procès pénal.
Conclusion du verdict
Au terme des délibérations, le jury a condamné P. Diddy à une peine de plus de quatre ans d’emprisonnement, tout en écartant les charges les plus lourdes initialement retenues et en retenant les faits relatifs au transport de personnes à des fins de prostitution.