Une autofiction qui explore la soumission sous un angle psychologique

Dans La vocation, Chloé Saffy aborde les thèmes de la domination et de la soumission en les plaçant dans le cadre du BDSM et à travers une approche autofictionnelle. Le récit ne se limite pas à un simple texte érotique: il propose une analyse des dynamiques relationnelles et de la perception que fait Salomé, personnage central, de ce parcours.

Le récit débute par une invitation sur un réseau social. En acceptant Salomé dans son cercle, l’autrice découvre progressivement qu’une relation épistolaire pourrait bouleverser son quotidien, et elle mesure un degré de soumission chez Salomé qui peut surprendre.

Selon Chloé Saffy, il ne s’agit pas d’un canular; toutefois, Salomé refuse de se montrer en webcam, ce qui empêche de vérifier immédiatement la réalité de la liaison.

Le parcours de Salomé et l’empreinte d’une servilité maîtrisée

Orpheline issue d’un milieu modeste, Salomé se présente d’abord comme candidate à un poste de secrétaire. L’annonce privilégie l’apparence et l’attitude à la compétence technique. Après un entretien d’une journée, elle est embauchée et s’installe sous la tutelle d’un couple fortuné, qui exige une présentation irréprochable et un dévouement sans faille.

Salomé devient la « chose » de ses tuteurs, avec des consignes strictes : ne parler que sur invitation, accomplir à la perfection des tâches d’intendance et de service, isoler du monde extérieur, et accepter des contraintes, y compris des interventions esthétiques non désirées. Son consentement est présenté comme total, dans l’objectif d’atteindre une soumission sans faille.

Une narration qui se lit comme un thriller psychologique

L’autofiction se déploie comme un thriller psychologique, invitant le lecteur à suivre les questionnements et les doutes qui traversent le récit autour de Salomé — identifiée aussi sous les noms Stéphanie et Sixteen — et à interroger les mécanismes de pouvoir et de dépendance qui s’y articulent.

Chloé Saffy s’appuie sur ses références littéraires et cinématographiques pour éclairer ce cas singulier. Le texte propose des digressions qui peuvent inciter à relire des œuvres comme Histoire d’O ou Choses secrètes, tout en positionnant La vocation comme une œuvre qui questionne les frontières entre réalité et fiction.

Références et influences

L’ouvrage publie ses réflexions dans une veine marquée par l’ambiguïté des rapports de pouvoir et par une narration qui maintient le lecteur en suspens.

Édition et contexte : La vocation est publiée par les Éditions Le Cherche Midi en août 2025.

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