Dispositions autour des otages et restitution des dépouilles
L’armée israélienne a annoncé lundi soir que la Croix-Rouge avait reçu le cercueil contenant la dépouille d’un otage décédé dans la bande de Gaza, conformément au régime de cessez-le-feu prévoyant la restitution de tous les otages vivants et morts. Selon l’armée, le cercueil a été remis à sa garde et se dirige vers la zone sous contrôle israélien pour être transféré à l’armée dans la bande de Gaza. Une source proche du Hamas a confirmé cette information à l’AFP, indiquant que le corps d’un otage israélien « retrouvé aujourd’hui dans la bande de Gaza » avait été remis à la Croix-Rouge. L’armée précise qu’elle engageait des éléments de la Croix-Rouge pour récupérer, auprès du Hamas, la dépouille du 16e otage retenu depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Selon l’armée, un « cercueil contenant un otage décédé sera transféré » sous la garde de la Croix-Rouge au point de rencontre convenu avec le mouvement islamiste à Gaza. À ce jour, le Hamas a restitué les dépouilles de 15 des 28 otages décédés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié par les États-Unis le 10 octobre.
Position et échanges diplomatiques autour des forces internationales
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré que seuls des pays impartiaux pourraient envoyer des forces armées pour sécuriser Gaza et a exclu la participation turque. Il a ajouté qu’il serait « inacceptable » que des forces turques opèrent dans la bande de Gaza et a affirmé que Tel-Aviv en avait informé ses alliés américains.
Les discussions entourant la Force internationale de stabilisation, envisagée par le plan soutenu par Donald Trump, prévoient le déploiement progressif à Gaza alors que l’armée israélienne se retire. M. Saar a accusé la Turquie, dirigée par Recep Tayyip Erdogan, d’adopter une attitude hostile envers Israël, ce qui, selon lui, ne saurait permettre l’entrée de ses forces dans la région.
Contexte régional et situation au Liban
Des tensions ont été signalées au sud du Liban, où des tirs israéliens visent des positions liées au Hezbollah, malgré la fin officielle de la guerre entre Israël et le Hezbollah en novembre 2024. Le Secrétaire d’État américain a fait état d’un optimisme prudent quant à la participation de plusieurs pays à une force internationale de stabilisation, tout en précisant qu’Israël conserverait un droit de veto sur la composition de cette force et pourrait s’opposer à la Turquie.
Par ailleurs, des échanges ont eu lieu entre les délégations du Hamas et du Fatah en Égypte, pour discuter des dispositions après les offensives dans la bande de Gaza et de l’organisation du front palestinien intérieur face au gouvernement israélien. Des informations issues de la chaîne Al-Qahera News évoquaient des efforts visant à parvenir à un consensus national autour du plan de cessez-le-feu du président américain.
Évolutions politiques et appels internationaux
Des figures internationales et des responsables américains et européens ont été actifs dans ce dossier. Le président américain Donald Trump s’est rendu au Qatar pour des discussions sur le cessez-le-feu à Gaza, et des responsables américains ont réaffirmé leur soutien à un accord stable avec le Hamas. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, en visite en Israël, a déclaré être confiant sur le maintien du cessez-le-feu, tout en précisant que les conditions de sécurité demeurent essentielles et que certains pays pourraient être invités à participer à la force internationale.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a critiqué les Nations unies et d’autres institutions multilatérales, affirmant qu’elles avaient « cessé de fonctionner » et n’étaient pas en mesure de protéger les victimes à Gaza. Il a également déclaré que pour un dirigeant, « marcher la tête haute est plus important qu’un prix Nobel », en référence à des échanges publics avec Donald Trump lors d’une interview accordée à Time.
Ces discussions s’inscrivent-elles dans une stratégie plus large ?
Des délégations palestiniennes — notamment du Hamas et du Fatah — se sont réunies à plusieurs reprises en Égypte, sous l’égide d’une médiation égyptienne, afin de discuter des mesures à prendre après les affrontements à Gaza et des arrangements à mettre en œuvre pour la suite du cessez-le-feu. Al-Qahera News a rapporté que ces rencontres visaient à clarifier la situation nationale et à organiser le front intérieur palestinien face aux défis posés par Israël, dans le cadre d’un consensus national sur le plan de cessez-le-feu américain pour Gaza.
Santé et aide humanitaire
Dans le domaine humanitaire, l’Organisation mondiale de la Santé a estimé qu’au moins 7 milliards de dollars seraient nécessaires pour reconstruire le système de santé de Gaza. Le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a indiqué qu’aucun hôpital n’était pleinement opérationnel à Gaza et que quatorze sur trente-six fonctionnaient encore, avec une grave pénurie de médicaments, d’équipements et de personnel.
Enfin, la Norvège a annoncé son intention de déposer une nouvelle résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies pour faire pression sur Israël afin de lever certaines restrictions humanitaires, après avis de la Cour internationale de justice qui avait jugé qu’Israël était tenu d’assister l’acheminement de l’aide et de répondre aux besoins fondamentaux des Palestiniens.