Investissements massifs dans les géants technologiques américains

La Banque nationale suisse (BNS) investit massivement dans les grandes entreprises technologiques américaines, avec un montant total estimé à 167 milliards de dollars dans les actifs détenus aux États-Unis. Près d’un tiers de ce capital est alloué à six sociétés seulement.

Répartition des placements

Les chiffres connus montrent Nvidia à 11,8 milliards, Microsoft à 10,6 milliards, Apple à 9,3 milliards, Amazon à 6,3 milliards, Alphabet à 5,8 milliards et Meta à 4,9 milliards.

Analyse et réactions

Selon le professeur de finance et directeur du Centre de compétitivité mondiale à l’IMD, ces engagements marquent une approche atypique pour une banque centrale et soulèvent des questionnements sur la gestion du portefeuille. Il rappelle que ce n’est pas une démarche visant à prendre le contrôle des entreprises et souligne que neuf milliards investis dans Apple pourraient sembler élevés, même si la rentabilité potentielle justifie le risque. Pour lui, les risques restent importants pour la Confédération.

La BNS précise par ailleurs que ses placements en actions restent neutres et passifs, sans sélection active de titres : l’exposition résulte de la capitalisation boursière des secteurs concernés.

Aymeric Jung, consultant en finance durable, souligne des enjeux éthiques et environnementaux liés à l’intelligence artificielle et à l’empreinte carbone des entreprises du secteur, s’interrogeant sur l’opportunité d’un tel investissement pour la Suisse.

Impact monétaire et risques de marché

Dans ce contexte, le franc suisse a connu une appréciation d’environ 15% face au dollar cette année. Afin d’en atténuer les effets, la BNS préfère renforcer son exposition en dollars, ce qui suppose des investissements importants dans des actifs libellés en USD.

Risque de correction et implications budgétaires

Des analystes avertissent qu’une correction des valeurs technologiques pourrait peser sur le portefeuille. Une chute modeste de 10% pourrait, selon eux, se traduire par une perte comparable à une portion du financement du budget de la défense suisse, illustrant les enjeux budgétaires possibles.

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