Chiffres et réalité actuelle
Le nombre d’enfants qui apprennent à faire du vélo en Suisse est à son plus bas niveau. Dans certaines classes, des élèves âgés de 10 ans n’ont pas encore enfourché une bicyclette, selon le SonntagsBlick.
Selon l’enquête fédérale sur la mobilité, depuis 1994, l’usage du vélo chez les jeunes a été divisé par deux; moins d’un cinquième des 13 à 15 ans l’utilisent au quotidien.
Causes et contexte
Selon Roger Bader, responsable du service d’éducation routière de la police cantonale de Soleure, la tendance est nationale et se fait particulièrement sentir en milieu urbain.
L’expert pointe notamment un changement de mentalité chez les parents: \”le vélo n’est plus une priorité éducative\”. Beaucoup délèguent cet apprentissage à l’école, ce qui crée un fossé entre les enfants qui pédalent avec aisance et ceux qui peinent à garder l’équilibre.
Outre ce facteur, le recul est aussi attribué à des parents surprotecteurs et à ceux qui jouent le rôle de taxi pour leurs enfants, à la perte des sorties familiales à vélo et à l’attrait des écrans (jeux, réseaux sociaux, etc.). Conséquence: les jeunes prennent de moins en moins en main leurs trajets quotidiens.
Rôle des habitudes et mobilité future
Les spécialistes rappellent que les comportements de mobilité se forment dès l’enfance: les enfants qui n’ont jamais appris à se déplacer à vélo ont tendance à privilégier la voiture à l’âge adulte.
Voies proposées et solutions
Face à ces constats, Anne Bernasconi, responsable de l’alliance École+Vélo chez Pro Vélo Suisse, appelle à faire du vélo un véritable sujet d’éducation, au même titre que la natation, avec des camps de vélo plutôt que de ski. Elle plaide pour une politique qui combine pistes cyclables, formation et culture du vélo.