Donald Trump attaque en justice le New York Times pour diffamation
Le président américainDonald Trump a déposé une plainte de 85 pages contre le célèbre journal New York Times, le qualifiant d’« l’un des plus nuisibles et dégénérés de l’histoire nationale ». Il l’accuse également d’avoir soutenu Kamala Harris lors de la dernière campagne présidentielle. La procédure vise également quatre journalistes du quotidien, ainsi qu’une maison d’édition ayant publié deux de leurs ouvrages.
Contenu de la plainte et accusations principales
La plainte porte sur un « livre désobligeant » concernant l’origine de la fortune de l’ancien président, ainsi que sur trois articles jugés « falsifiés, malveillants et diffamatoires » par ses auteurs. Ces éléments constituent, selon lui, une atteinte à sa réputation et à ses droits. La démarche judiciaire s’inscrit dans un contexte de confrontation accrue avec les médias.
Perspectives sur la probabilité de succès judiciaire
Selon Ludivine Gilli, directrice de l’Observatoire Amérique du Nord à la Fondation Jean-Jaurès, ces démarches juridiques ont peu de chances d’aboutir favorablement. Elle évoque des « procédures abusives », rappelant que Donald Trump a déjà été condamné pour ce type de recours, notamment dans une affaire contre Hillary Clinton. Elle souligne cependant que cette action pourrait avoir une portée principalement symbolique.
Une posture de défi face aux médias institutionnels
Les menaces qui pèsent sur la presse télévisée
Au-delà de la presse écrite, le chef de l’État s’attaque également à plusieurs réseaux de télévision tels qu’ABC et NBC, en envisageant de retirer leurs licences de diffusion. Depuis son retour à la présidence, la Commission fédérale des communications a relancé plusieurs plaintes contre ces médias, ce qui témoigne d’une certaine pression exercée par la Maison Blanche.
Une différence de traitement entre médias favorables et critiques
Bien que la liberté de la presse aux États-Unis soit protégée par le Premier amendement de la Constitution, cette protection n’est pas infaillible, selon Ludivine Gilli. Elle pointe un « deux poids, deux mesures » : un accès restreint à la Maison Blanche pour les médias qui se montrent critiques ou enquêtent, contre un traitement plus favorable pour ceux relayant le message officiel.
Les menaces de Donald Trump contre les médias
Les actions de Donald Trump s’inscrivent dans un contexte où le respect de l’État de droit semble parfois mis en question. La politologue indique que le président utilise des menaces et des intimidations à l’encontre de ses opposants, en s’appuyant sur des institutions comme le FBI ou le ministère de la Justice. La semaine dernière, il avait notamment promis d’engager des poursuites contre New York Times, suite à la publication d’articles évoquant une lettre d’anniversaire attribuée à Trump et liée à Jeffrey Epstein. Le président avait nié être l’auteur de la signature sur cette lettre datée de 2003, mais le journal avait maintenu sa version, en publiant plusieurs lettres signées par Trump dans les années 90 et au début des années 2000.
Pour plus d’informations, consulter aussi : La lettre de Trump à Epstein, dont l’existence avait été démentie.
Propos recueillis par Guillaume Rey.
Texte web : Hélène Krähenbühl avec agences