Des milliers de maçons romands mobilisés à Lausanne pour des conditions de travail plus favorables
Sous une tente dressée à Ouchy, de nombreux maçons ont manifesté avec tambours, sifflets et sirènes, démontrant leur détermination. Pierre-Yves Maillard a exprimé son respect pour leur engagement et dénoncé des conditions de travail susceptibles d’être imposées par une convention révisée à la baisse.
Débats et positions des acteurs
Un débat dans le cadre d’un forum a également réuni Flavio Torti et Pietro Carobbio pour discuter des enjeux liés à ce mouvement.
Le président de l’Union syndicale suisse a qualifié la situation d’inquiétante et a insisté sur la nécessité d’un dialogue social, soulignant que certaines propositions pourraient affaiblir les droits des travailleurs et pousser plusieurs professionnels du métier à quitter leur poste.
« Il est anormal de se battre pour avoir une vie de famille. Payer le temps de déplacement, c’est élémentaire. Alors que vos horaires sont très lourds, ils osent vous demander de travailler le samedi et supprimer des suppléments salariaux. C’est inacceptable », a déclaré Pierre-Yves Maillard.
« Une convention qui affaiblit les conditions de travail, ce n’est pas possible. Beaucoup quittent le métier », a-t-il ajouté, espérant un retour au partenariat social.
« Cette situation est révélatrice de la nouvelle attitude des milieux patronaux en Suisse. Alors que les marges sont là et en période de croissance, des employeurs demandent aux travailleurs de reculer », a-t-il déploré lors d’un point de presse.
« Cette agressivité provoque des réactions fortes. Une convention qui affaiblit les conditions de travail, ce n’est pas possible. Beaucoup quittent le métier », a-t-il souligné, évoquant l’espoir d’un rétablissement du partenariat social.
Entretien et suites prévues
Dans le cadre du 19h30, un entretien avec Jean-Luc Jaquier, patron du secteur construction, a été diffusé peu après les mobilisations.
Prêts à poursuivre la mobilisation
Après les mobilisations décentralisées qui ont réuni lundi environ 7000 maçons en Suisse romande, Pietro Carobbio, responsable du secteur construction d’Unia Vaud, a annoncé mardi midi une participation équivalente, les cars arrivant encore pour le défilé.
Il a ajouté que « une grosse partie des chantiers de l’Arc lémanique est à l’arrêt ». Selon lui, les propositions de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) étaient inacceptables et, en l’absence d’accord conventionnel, les maçons seraient prêts à poursuivre la grève à la fin de l’année ou au début de 2026. Le sort de ces négociations dépendra de l’assemblée générale des délégués SSE prévue cette semaine.
Vania Alleva, présidente d’Unia, a rappelé que les revendications des maçons restent simples: préserver leur santé et leur vie de famille. Elles portent sur une journée de huit heures, une pause café rémunérée, le paiement intégral du temps de déplacement entre dépôt et chantier, et une adaptation des salaires à l’inflation.
La profession étant exigeante, les maçons partent tôt le matin et rentrent tard le soir, ce qui limite le temps passé avec les enfants. Selon Alleva, le rythme de travail peut conduire à des blessures, avec environ un cas de blessure toutes les trois semaines en moyenne.
Des mobilisations étaient prévues mardi après-midi, avec un cortège partant d’Ouchy vers La Riponne. D’autres actions étaient programmées vendredi à Bâle et le 14 novembre à Zurich.
Pour mémoire, environ 7000 maçons de Suisse romande avaient déjà manifesté mardi à Lausanne, selon Unia. La grève des maçons romands se poursuit et les dernières précisions du 12H30 indiquent l’importance du mouvement à Lausanne.