Décès de Ziad Takieddine, figure clé des accusations visant Nicolas Sarkozy
Ziad Takieddine est décédé à l’âge de 75 ans. Dans ce dossier, le tribunal correctionnel de Paris doit rendre jeudi un jugement très attendu.
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Contexte et profil
Âgé de 75 ans, cet homme, connu pour ses déclarations fluctuantes, avait à plusieurs reprises mis en cause l’ancien chef de l’État pour avoir reçu des financements allégés de la Libye, du dictateur Mouammar Kadhafi et de ses lieutenants. Nicolas Sarkozy avait à l’époque dénoncé ces propos en les qualifiant de propos d’un « grand manipulateur ».
Condamnation en 2020 et suite
Takieddine avait été condamné mi-2020 à cinq ans de prison ferme dans le volet financier de l’affaire Karachi, ce schéma de commissions occultes liées à des contrats d’armement impliquant l’Arabie saoudite et le Pakistan. La décision a été confirmée en appel au début de l’année 2025.
Il s’était réfugié au Liban quelques jours avant le jugement de première instance. Déjà en mai 2012, Takieddine affirmait à la presse que le financement libyen de la campagne de l’ex-président était « la vérité ».
Possibles éléments de subornation de témoin
Fin 2016, il avait évoqué dans Mediapart l’existence de valises d’argent et de 5 millions d’euros remis en 2006 et 2007 à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant. Il avait ensuite confirmé ces propos devant le juge d’instruction, avant de déclarer fin 2020 que l’ex-président n’avait pas bénéficié de ces financements.
Deux mois plus tard, Takieddine a déclaré que ses propos avaient été « déformés ». Cette volte-face a été analysée par la justice comme une possible subornation de témoin et a conduit à des mises en examen de plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy.