Dernières négociations autour du gouvernement Lecornu

Le mardi, l’ancien Premier ministre et président d’Horizons, Édouard Philippe, a exhorté Emmanuel Macron à quitter ses fonctions avant la fin du mandat et à envisager une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget de 2026. Candidat déclaré à la présidentielle, il a estimé que l’État n’était pas “tenu” et que l’on ne pouvait pas “faire durer” la crise sur 18 mois supplémentaires.

La veille, Gabriel Attal, ex-chef du gouvernement et ancien proche du président, avait pris ses distances et déclaré ne plus comprendre “les décisions” du chef de l’État. Le secrétaire général du parti Renaissance a toutefois rejeté mardi l’hypothèse d’un départ anticipé, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.

Réactions et positions des formations politiques

Les oppositions dénoncent une crise sans précédent depuis la démission surprenante lundi du gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu, nommé 14 heures auparavant. Les Ecologistes et La France insoumise appellent à l’unité de la gauche pour porter un “programme de rupture”.

Le PS attend à Matignon

Le président du PS, Olivier Faure, a annoncé que son parti se rendrait mardi à Matignon à 10h00, à l’invitation de Sébastien Lecornu, afin de participer aux ultimes négociations que ce dernier, démissionnaire, doit conduire. Il a précisé que “tous les groupes de gauche hors LFI” avaient répondu présents et qu’il entendait réaffirmer la demande d’un accès de la gauche à Matignon, arguant que “le moment est venu de respecter le vote des Français”. Les Ecologistes et le PCF ont ensuite confirmé leur venue, Place Publique étant attendu mardi soir à 19h45.

Du côté des Républicains, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a tenté de recentrer le débat sur une possible “cohabitation” avec le gouvernement macronien, sous condition que LR ne s’y dilue pas; toutefois il n’a pas assisté à la réunion du matin sur le socle commun fragile entre le centre et la droite après la dissolution de 2024.

Le RN refuse l’invitation

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont décliné mardi l’invitation à Matignon, indiquant que ces ultimes négociations ne servent pas l’intérêt des Français et réclamant une dissolution de l’Assemblée nationale.

Perspective et calendrier

Le Premier ministre démissionnaire a réuni ses alliés pendant près de deux heures, avec les présidents des deux chambres, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et Gérard Larcher (LR). Il est chargé de mener les ultimes négociations d’ici mercredi afin de “définir une plateforme d’action et de stabilité”.

Le terrain politique demeure glissant pour Sébastien Lecornu. Selon son entourage, même en l’absence d’un accord, les échanges bilatéraux avec Bruno Retailleau se poursuivent. En cas d’échec, le président prendrait ses responsabilités, laissant planer la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.

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