ChatGPT et l’intimité : une évolution en dialogue avec la psychologie
L’intelligence artificielle s’immisce désormais dans le domaine de l’intimité et de la psychologie, selon Laura Vowels, thérapeute et chercheuse à l’Université de Lausanne et professeure à l’Université de Roehampton, au Royaume‑Uni. Elle met en lumière des performances remarquables de ChatGPT dans ce champ.
Plusieurs études évoquent que ChatGPT « fait généralement très bien son travail » en tant que thérapeute virtuel, rapporte la chercheuse lors de l’émission Forum, samedi. Les utilisatrices et utilisateurs semblent accueillir favorablement cette approche émergente. Toutefois, elle précise des limites importantes, notamment l’incapacité de l’IA à détecter des risques cliniques tels que les pensées suicidaires ou la violence au sein du couple.
Face à la pénurie de psychologues, elle reconnaît néanmoins que l’IA générative peut proposer des solutions pour les cas les moins graves. Elle avertit toutefois : « ChatGPT peut être très utile, mais ce n’est pas conçu pour la thérapie. »
Une perspective sur des échanges sexuels automatisés
OpenAI prévoit désormais une version de ChatGPT capable d’avoir des conversations à caractère sexuel; une capacité déjà présente sur certains robots conversationnels depuis 2017. Les détails sur les garde-fous envisagés par OpenAI restent peu précis, mais Laura Vowels estime que ces échanges resteraient probablement « tout à fait légaux » et pourraient même présenter des bénéfices pour la santé sexuelle et la sexualité en général.
Selon elle, les chatbots pourraient aussi constituer une alternative pour des personnes en difficulté relationnelle, offrant une option en cas d’isolement.
Impact sur les relations humaines
Sur les risques potentiels pour les relations, comme le fait qu’un partenaire privilégie parfois le chatbot à son conjoint, Laura Vowels situe cela dans le cadre de problématiques déjà rencontrées telles que l’infidélité ou la consommation de pornographie.
Elle conclut que, si les capacités de ChatGPT continuent d’évoluer, il n’est pas utile de dramatiser le sujet. Pour elle, un chatbot pourrait même représenter une alternative plus saine que certaines interactions humaines problématiques.
Propos recueillis par Anne Fournier. Adaptation web: Julien Furrer.