Boris Cespedes veut plaider sa cause devant le TAS.

Boris Cespedes veut plaider sa cause devant le TAS.

IMAGO/Mediafab.ch

Depuis le 14 mai dernier, Boris Cespedes se tourne les pouces. A l’époque, alors
sous contrat avec Yverdon-Sport, le Genevois de 30 ans avait reçu une nouvelle
qui change une carrière: un contrôle antidopage positif à l’acétazolamide, une
substance interdite par le code mondial anti-dopage, qui la classe dans la
catégorie des diurétiques et agents masquants.

Cespedes, qui avait choisi de se suspendre volontairement dès la réception du
résultat de l’échantillon B, avait pu défendre sa cause devant la Commission de
discipline de la FIFA. L’instance lui a communiqué sa décision le 17 septembre
dernier. Elle est lourde: deux ans de suspension.

Rappel des faits: au mois de mars dernier, Boris Cespedes était en Bolivie, où
il était retenu avec sa sélection nationale pour des matches de qualification à
la Coupe du monde. Le groupe bolivien était réuni à El Alto, près de la capitale
La Paz, à plus de 4150 mètres d’altitude.

Nausées, vomissements, diarrhées: le joueur formé à Servette a tous les
symptômes du mal de l’altitude. Cela dure même plusieurs jours. Il est traité
par le médecin de sa sélection. Et quelques jours plus tard, après un match
contre l’Uruguay qu’il n’a pas joué en raison de son état, il est tiré au sort
pour le contrôle antidopage. Avec les suites que l’on connaît.

EN BOLIVIE, UNE «OMERTA»

Aujourd’hui, Boris Cespedes a choisi de parler. «J’ai été choqué de cette
décision, souffle-t-il. Je connais la vérité, je sais que c’est une injustice.
Je suis bien conscient que les règlements du sport imposent au joueur de
vérifier ce qu’ils ingèrent. Mais j’étais dans le cadre de l’équipe nationale,
dans une bulle, malade comme un chien, et je me suis fait prescrire un
médicament par un médecin agréé par la fédération bolivienne.»

La décision de suspension de la Commission de discipline de la FIFA.

La décision de suspension de la Commission de discipline de la FIFA.

FIFA

La version se tient. Dans leurs conclusions, les membres de la Commission
estiment que les justifications de Boris Cespedes sont cohérentes: il n’y avait
pas d’intention de se doper, reconnaissent-ils. Mais les explications manquent
d’éléments de preuve – qui auraient pu être fournis par le personnel médical de
la fédération bolivienne –, lesquels permettraient au joueur de voir la durée de
sa sanction réduite.

«En Bolivie, c’est une omerta, charge Cespedes. Les médecins, qui sont également
passibles de sanction, et la fédération se protègent. Je suis déçu de la
fédération. Je suis allé en Bolivie pour porter les couleurs de mon pays, dans
le cadre de mon travail. Et elle n’essaie même pas de m’aider…»

LE TAS TRANCHERA

Pour le milieu de terrain, cette décision n’est pas sans impact. S’il était en
fin de contrat au 30 juin à Yverdon, il avait plusieurs contacts pour s’engager
dans un nouveau club cet été. Tout a logiquement été mis en suspens. «Si je suis
suspendu deux ans, c’est potentiellement la fin de ma carrière, relève-t-il. Je
suis comme n’importe quelle personne à qui on enlève son travail.»

Reste que l’affaire n’est pas tout à fait finie. Boris Cespedes et son avocat Me
Pierre-Xavier Luciani avaient vingt-et-un jours pour se tourner vers le Tribunal
arbitral du sport, à compter de la décision. «Nous allons faire recours»,
annonce-t-il. Cela sera fait dans les prochains jours, avec l’idée d’amener des
éléments supplémentaires pour plaider sa cause. Il insiste: «C’est une totale
injustice.»

Dans le cas où la suspension serait confirmée, Cespedes ne pourrait rejouer qu’à
partir du 14 mai 2027. Il aura alors 32 ans.

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