Le procès, exceptionnel par sa portée, s’ouvre au tribunal correctionnel de Paris et porte sur des faits remontant à mai 2024. Selon la procureure de Paris, Laure Beccuau, ces actes visaient à semer le trouble et à créer des fractures dans la population, constituant la première audience d’une série présumée d’ingérences.

Contexte et protagonistes

Un quatrième suspect est encore recherché et n’apparaît pas dans le box. Il est visé par un mandat d’arrêt et demeure en fuite. Trois autres prévenus, extradés respectivement de Bulgarie et de Croatie et présents en détention, seraient impliqués dans les faits et évoquent le rôle d’un prétendu leader dans ce qui est décrit comme une opération nocturne ayant donné lieu à plus de 500 tags, dont 35 sur le Mémorial de la Shoah, au cœur de Paris.

Profil des prévenus et traces des délits

Le premier prévenu affirme ne pas connaître les lieux où les actes se déroulaient ni le fait d’avoir tagué le Mur des Justes. Il aurait accepté de se rendre en France en échange d’un montant de 1000 euros, en plus des frais de séjour.

Piste russe et éléments de l’enquête

L’enquête privilégie l’hypothèse d’une action de déstabilisation de la France dirigée par des services de renseignement russes. L’information judiciaire évoque cette possibilité et des contacts russes comme éléments à considérer.

Par ailleurs, le service Viginum, chargé de lutter contre les ingérences numériques étrangères, a observé une instrumentalisation de l’affaire sur le réseau X par des acteurs liés à la Russie. Le parquet évoque une opération conduite par le dispositif d’influence russe RRN, via un réseau de plusieurs milliers de comptes inauthentiques sur Twitter et par un pseudo média français nommé Artichoc.

Autres affaires liées et cadre contextuel

Le dossier s’inscrit dans une série d’affaires relatives à des ingérences étrangères. Des étoiles de David ont été taguées dans des lieux de la région parisienne, des têtes de cochon déposées devant des mosquées et des cercueils déposés au pied de la tour Eiffel, parmi d’autres actes signalés.

Avant l’ouverture des débats, l’avocat des prévenus a déclaré que l’ombre de la Russie plane sur la salle d’audience et que les prévenus pourraient être perçus comme de simples exécutants, sans nécessairement mesurer l’objectif visant certains intérêts extérieurs.

Enjeux juridiques et déroulement du procès

Les deux prévenus d’origine bulgare, ainsi que l’absent visé par mandat, sont poursuivis pour dégradations en réunion et pour appartenance à une race, une ethnie ou une religion, ainsi que pour association de malfaiteurs. Le quatrième prévenu est poursuivi pour complicité dans les dégradations et pour association de malfaiteurs. Tous encourent sept ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Le procès doit se poursuivre jusqu’à vendredi.

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