Étude historique sur l’évolution des tailles animales dans la région méditerranéenne
Une recherche récente, menée par l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier et financée par le Conseil européen de la recherche, explore la transformation de la taille des animaux depuis environ 8000 ans. Selon la bioarchéologue Allowen Evin, cette étude comparative entre animaux domestiques et sauvages permet de mieux comprendre l’impact croissant de l’activité humaine au cours des millénaires, notamment dans la région méditerranéenne en France.
Une approche longitudinale pour analyser l’évolution des espèces
Les chercheurs ont basé leur analyse sur les ossements d’animaux sauvages (tels que cerfs, lièvres ou renards) et domestiques (comme moutons, chèvres, cochons, vaches et poules) découverts dans cette zone. La particularité de cette étude réside dans sa portée temporelle, couvrant 8000 ans, depuis l’arrivée des premières sociétés d’éleveurs-agriculteurs. En limitant la zone géographique, l’étude évite l’influence de variations environnementales ou culturelles prononcées, offrant ainsi une vision claire de l’évolution des espèces au fil du temps.
Une évolution équilibrée au début, puis une divergence marquée
Pendant près de 7000 années, les tailles des animaux sauvages et domestiques ont tendance à évoluer de concert, à l’exception de quelques cas, soulignant le rôle majeur de l’environnement. Cependant, il y a environ un millénaire, une rupture notable apparaît : les espèces domestiques ont tendance à croître en taille grâce à la sélection humaine accrue, tandis que leurs homologues sauvages montre une diminution, en réponse à d’autres pressions environnementales.
Les facteurs expliquant cette divergence évolutive
Selon la chercheuse, cette différence pourrait s’expliquer par plusieurs éléments. Chez les animaux domestiques, l’homme a intensifié ses actions de sélection, en modifiant ses pratiques d’élevage pour augmenter la productivité. Concernant les animaux sauvages, la réduction de leur habitat naturel, notamment en raison de la chasse intensifiée et de la déforestation, aurait contribué à leur diminution de taille. Ces deux facteurs illustrent le poids de l’intervention humaine dans l’évolution des espèces durant cette période.