Origine et contexte de l’acronyme PPSDM

Des échanges autour de l’acronyme PPSDM, pour « petites productions suisses de merde », ont suscité une vive attention dans les milieux culturels genevois et sur les réseaux. Selon des sources internes à la Comédie, ce terme n’aurait pas été utilisé par Séverine Chavrier, nommée à Genève en 2022 après avoir dirigé le Centre national d’art dramatique d’Orléans.

Il appartiendrait à une autre personne de la Comédie, chargée de la production par l’ancienne direction, d’avoir prononcé ces mots lors d’une séance de travail avant l’arrivée effective de la directrice. Cette personne a quitté l’institution depuis.

Il ne s’agit pas d’un vocable devenu courant dans les couloirs du théâtre genevois. Si PPSDM est attribué à l’actuelle directrice, cela relèverait d’un récit diffusé dans le cadre de rumeurs reflétant un sentiment de rancœur au sein d’une partie du milieu théâtral qui se sentait peut-être moins écoutée.

Perceptions des artistes romands et genevois

La première saison de Séverine Chavrier a été marquée par une maladresse concernant l’identité locale: l’idée d’un focus « suisse » centré sur des productions modestes ou des reprises ne correspond pas nécessairement à l’ADN d’un théâtre cherchant à valoriser la création contemporaine.

En tant que directrice et metteuse en scène engagée dans son projet personnel « Absalon, Absalon! », Séverine Chavrier aurait confié à son équipe une grande partie de la prospection des talents suisses. Ce choix a été perçu par certains comme un manque d’intégration dans le tissu culturel romand et a alimenté des critiques dans plusieurs théâtres de Suisse romande.

Cependant, la saison 2025-2026 apparaît plus inclusive envers les artistes suisses, avec des propositions audacieuses et une ouverture notamment vers des formes mêlant les arts du cirque.

Gouvernance et rayonnement de la Comédie de Genève

Genève compte de nombreux théâtres, et la Comédie n’a pas pour mission de privilégier exclusivement la scène genevoise. Selon sa convention de subventionnement, elle doit « favoriser la création contemporaine régionale, nationale et internationale dans le domaine des arts de la scène » et développer des partenariats tout en accueillant des productions marquantes et en renforçant le rayonnement européen.

La nouvelle création de Séverine Chavrier, « Occupations », à découvrir dès le 19 novembre, intègre des interprètes suisses. La saison 2025-2026 présente aussi des noms suisses comme Rebecca Balestra, Marion Duval, Florence Minder, Julian Vogel et Marc Oosterhoff, parmi d’autres artistes internationaux.

Crises internes et perspectives

Des tensions liées à la gouvernance se manifestent par des courriers adressés à la Fondation des arts dramatiques (FAD), le bailleur de la Comédie. Un audit commandité par Joëlle Bertossa, magistrate genevoise en charge de la culture, vise à éclairer les pratiques et à favoriser une meilleure gouvernance entre artistic et gestion.

La Comédie de Genève a connu une forte montée en puissance, passant d’un cadre plus horizontal sous l’ancienne direction à une structure plus hiérarchisée actuelle. Cette évolution pose des questions sur l’alignement avec les chartes de bonne pratique au travail dans les institutions culturelles suisses.

Actualité et engagements

Au-delà des controverses, l’institution poursuit son rayonnement européen, avec des productions présentées à Avignon, Paris et Wienerfestwochen, et une saison 2025-2026 qui attire un public nombreux dans une salle comble.

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