Contexte de l’incident à Berne

À Berne, après les heurts lors d’une manifestation pro-Palestine non autorisée il y a une semaine, la police a contrôlé 536 personnes, dont près de la moitié étaient des femmes, selon la SonntagsZeitung.

Avant même le début du rassemblement, un nombre inhabituellement élevé de groupes féministes avait appelé à y participer sur les réseaux sociaux, parfois avec un langage percutant ou radical.

Femmes et protestation : perceptions et analyses

Parmi les organisateurs, on compte le collectif de la grève féministe et certaines composantes du mouvement de la Grève du climat. En règle générale, les femmes restent largement minoritaires lors des manifestations violentes. Or, dans le mouvement pro-Palestine, elles apparaissent plus visibles, plus bruyantes et plus présentes.

Une question se pose sur l’éventuelle émergence d’une forme nouvelle de radicalisme féminin, même s’il n’existe pas de statistiques détaillées par genre pour cet épisode.

Analyse d’un expert et évolutions 2025

Selon Dirk Baier, expert en extremisme à l’Université de Zurich, il serait hors de propos de parler d’une radicalisation de gauche spécifique chez les jeunes femmes : elles se sentent davantage proches des idées de gauche sans être davantage extrémistes pour autant.

La forte proportion de femmes parmi les personnes contrôlées s’explique par la mobilisation autour du thème de la manifestation, et non par une augmentation générale de la violence.

Par ailleurs, les travaux de Dirk Baier montrent une hausse des positions intolérantes chez les jeunes femmes en 2025 : l’islamophobie est passée de 4,1 % à 6,1 %, la xénophobie de 11,9 % à 16,1 %, l’homophobie de 5,2 % à 7,4 % et l’antisémitisme de 3,1 % à 4,5 %.

Sur le plan régional, l’islamophobie et la xénophobie seraient plus répandues en Suisse alémanique, tandis que l’antisémitisme aurait connu une hausse plus marquée en Suisse romande.

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