Contexte et polémique autour d’une DRH frontalière

Suite à la nomination fin septembre d’une directrice des ressources humaines frontalière aux Transports publics genevois (TPG), des réactions ont émergé sur les réseaux sociaux. Des internautes ont évoqué le fait que les RH seraient majoritairement frontaliers et que cela pourrait favoriser des recrutements de proches.

Chiffres comparatifs Genève et cantons voisins

Selon les données de 2022, 652 frontaliers français occupent des postes de cadres spécialistes des ressources humaines et du recrutement dans le canton de Genève, dans le secteur privé. De son côté, l’Office fédéral de la statistique (OFS) recense 726 cadres et directeurs RH résidant en Suisse dans le même canton.

Dans le canton de Bâle-Ville, l’OFS indiquait 320 cadres et directeurs RH résidant en Suisse, tandis que l’INSEE comptabilisait 92 frontaliers actifs dans le privé, chiffres également de 2022. En Vaud, les chiffres restent plus faibles avec 99 frontaliers recensés par l’INSEE et 1 548 cadres et directeurs RH résidants en Suisse.

Des chiffres à nuancer

En croisant les données françaises et suisses, l’estimation donne environ 45 % des DRH actifs à Genève comme frontaliers et 22 % à Bâle-Ville. Toutefois, les catégories professionnelles ne coïncident pas exactement entre l’OFS et l’INSEE et les chiffres remontent à 2022; ces chiffres doivent être interprétés comme des ordres de grandeur.

Le porte-parole de l’OFS, Xavier Studer, rappelle qu’il faut se méfier des interprétations hâtives et qu’une corrélation apparente entre deux courbes ne prouve pas nécessairement une causalité directe.

Des mécanismes pour l’emploi local et leur efficacité

Des dispositifs existent pour favoriser l’emploi local dans certains postes où le chômage est élevé. Les offres d’emploi doivent être publiées pendant cinq jours en priorité auprès des personnes inscrites dans les offices régionaux de placement (ORP).

Mais dans la pratique, l’efficacité de ce système est discutée. Valérie Ballet, spécialiste RH et membre de la communauté d’enquêteurs en ligne de l’émission Vraiment, affirme qu’il est rare qu’une publication s’arrête après une semaine et que les candidatures sont le plus souvent prises en compte après environ deux semaines, ce qui relativise l’avantage perçu.

Depuis 2002, avec l’entrée en vigueur de la libre circulation des travailleurs, le nombre de frontaliers a augmenté d’environ 250 %. Cependant, selon les observations, la courbe du chômage dans les cantons frontaliers n’a pas connu de hausse correspondante.

Pour écouter le débat et consulter l’enquête complète, rendez-vous sur Play RTS et regardez la vidéo en tête d’article.

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