Genève accueille Jardins défiants: le jardin comme espace d’émancipation dans l’œuvre de Derek Jarman

À Halle Nord, Genève, l’exposition Jardins défiants propose une lecture contemporaine de l’héritage de Derek Jarman et met le jardin au cœur d’une émancipation artistique.

À l’origine de ce projet, Derek Jarman, artiste britannique et militant pour les droits LGBTQ+, crée Prospect Cottage près de Dungeness sur la côte du Kent en 1986, au moment où il apprend sa séropositivité. Il y installe une maison et un jardin qui deviennent rapidement un lieu emblématique pour une génération d’artistes et qui donnent naissance à l’installation Jardins défiants. Le climat du Kent rend l’expérience horticole particulièrement difficile, ce qui renforce la dimension symbolique du jardin comme espace d’expérimentation.

Pour Jarman, comme pour d’autres figures artistiques, le jardin est à la fois un lieu concret et un cadre conceptuel capable de remettre en question des conventions sociales et politiques. Il incarne une œuvre à part entière, porteuse d’une vision émancipatrice. La nature, soumise aux aléas des saisons et de la vie, est décrite par l’artiste comme une archive vivante.

À Genève, l’exposition réunit autour des Jardins défiants des pratiques artistiques qui inscrivent la relation au jardin dans une tradition utopique, décoloniale et féministe, et qui réunissent des artistes animés par un désir de résistance et une réflexion sur les questions queer.

Le jardin comme outil de résistance

Parmi les artistes présentés se distingue Zahra Hakim, artiste irakienne dont la pratique met en lumière les notions d’appartenance, de soin et de résistance, en lien avec la mémoire, les déplacements et l’espace domestique. Pour cette exposition, elle réalise trois gravures sur bois qui résonnent avec des rêves qui la traversent.

Zahra Hakim, Un Éclat d’une Lumière Perdue I, II & III, 2025. Gravure sur bois. Cette série est intégrée au parcours de l’exposition Jardins défiants à Halle Nord, Genève.

L’artiste évoque aussi l’existence d’un petit jardin situé dans la cour familiale, qui a été bétonné par la suite. Pendant ses études, elle explique avoir mené des recherches sur ce jardin perdu, soulignant que ce lieu avait une importance particulière car il symbolisait des rêves de son foyer et de ce jardin.

Outre Zahra Hakim, le parcours présente les œuvres de Jacopo Belloni, Sara Sejin Chang, Camille Henrot, Astrit Ismaili, Hanne Lippard et Mai-Thu Perret, chacun utilisant le jardin comme espace d’émancipation et comme source d’inspiration pour leurs créations.

Un regard transversal sur le jardin et l’émancipation

L’exposition Jardins défiants est à découvrir à Halle Nord, Genève, jusqu’au 25 octobre 2025, offrant une perspective sur les enjeux du jardin, de la résistance et de l’imaginaire queer à travers une programmation pluridisciplinaire.

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