Genève envisage la transformation d’une propriété privée en parc public

À deux mois de la votation municipale, les partisans d’un projet d’acquisition de la parcelle Masset présentent les enjeux. Marina Janssens, du Collectif de soutien au parc Masset, affirme que l’acquisition de ce terrain est essentielle pour créer un nouvel espace de verdure pour les Genevoises et les Genevois.

Le dossier bénéficie d’un soutien actif des partisans du oui, qui expliquent ses retombées auprès des habitants de la Ville de Genève. Le site, connu sous l’appellation Camp Masset, comprend une maison de maître du XVIIIe siècle, une piscine, des vignes, de la forêt et une prairie. Son intérêt patrimonial a conduit le Conseil d’État à classer la parcelle en 1959, le reste du domaine d’origine ayant été construit, selon Pierre Varcher de la Maison de Quartier de Saint-Jean.

Un espace vert face à la densification du quartier

Face à la progression de la densité dans le quartier des Charmilles au cours de la dernière décennie, les partisans estiment que transformer cette parcelle en parc public devient une nécessité et une évidence. Zoltán Horváth, de l’Association des habitant-es de la Concorde, rappelle que les plans localisés et directeurs prévoient une hausse du nombre d’habitants, passant de 1 750 à environ 6 400, une densité comparable à celle des Pâquis mais sans présence d’un lac ni d’un parc au centre.

Le nouvel espace vert est présenté comme une alternative lorsque les deux parcs les plus proches apparaissent souvent saturés, souligne Javier Martinez, au nom de plusieurs associations de parents d’élèves. L’AVIVO Genève soutient aussi l’idée d’un lieu de respiration et de lien intergénérationnel.

Potentiel piétonnier et usages possibles

Selon Ueli Leuenberger, président de l’AVIVO Genève, la villa de 313 mètres carrés offre un potentiel intéressant pour devenir un lieu de rencontre. Même si la villa est classée, cela ne signifie pas qu’aucune modification n’est envisageable: il faut trouver un programme adapté, rappelle Pauline Nerfin de Patrimoine Suisse Genève, citant l’exemple de la Villa Bartholoni devenue Musée d’histoire des sciences.

L’accès au domaine faciliterait aussi une desserte piétonne vers les berges du Rhône, réaménagées et situées en contrebas. Thibault Schneeberger d’Actif-Trafic insiste sur l’intérêt d’ouvrir ce maillon manquant du réseau piétonnier genevois.

Calendrier et cadre démocratique

La votation est programmée pour la fin novembre, près d’un an après l’adoption du crédit d’acquisition de 21,5 millions de francs par le Conseil municipal. Le comité unitaire précise que Zep, de son vrai nom Philippe Chappuis, n’est pas impliqué dans la campagne.

Ce projet est présenté comme une opportunité de préserver la parcelle contre la spéculation tout en offrant un espace public accessible à proximité des habitants et des promeneurs.

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