Un regard sans concession sur Israël
En cinq longs métrages, Nadav Lapid s affirme comme l un des regards les plus lucides sur son pays, mêlant engagement personnel et analyse critique. Le Policier, sorti en 2011, dénonçait déjà le virilisme qui traverse la société israélienne.
Oui, un film né du tumulte après le 7 octobre 2024
Cette année Oui suit le destin d un pianiste précaire, Y, et de sa compagne, qui enchaînent les nuits de dérive pendant que les bombardements sur Gaza se poursuivent. Lorsqu on lui confie la musique d un hymne nationaliste pour un nouvel Israël, il accepte.
Le tournage et les réactions
Lors du plateau du 19h30, le réalisateur rappelle que le tournage a commencé le 7 octobre 2024 et qu il n imaginerait pas que l horreur demeure aussi présente pendant la promotion du film. Le projet naît d un engagement personnel et il affirme ne pas chercher à délivrer des leçons morales. Il précise aussi être 1000 pour cent Israélien et que la société et l âme israéliennes décrites dans le film lui appartiennent aussi.
Une lecture critique de la société israélienne et du conflit
A Genève, pour une avant-première des Cinémas du Grütli, le cinéaste souligne ne pas vouloir donner de leçons morales et affirme que la société israélienne et l identité qu il décrit font partie de lui. Il décrit une société malade et estime que le mal s aggrave avec le temps, face au sort des Palestiniens et à la proximité de Gaza.
Des tendances préexistantes et le contexte
Selon lui, avant le 7 octobre la valeur symbolique du sang des Palestiniens n était pas extrêmement élevée en Israël; toutefois, cet événement aurait légitimé des tendances déjà présentes, décomplexant des pulsions racistes et ouvrant la porte à des projets hostiles envers les Palestiniens.
Une œuvre qui peut aussi inspirer
Oui est présenté comme bien plus qu un simple témoignage. Grâce à son bruit, sa furie, sa musique et ses mouvements de caméra, le film peut secouer les âmes et démontrer la force du cinéma pour répondre à l horreur, tout en restant capable d entendre une note d optimism. Le réalisateur voit en ce film une preuve de la puissance du septième art.
Récompenses et parcours du cinéaste
Le parcours de Nadav Lapid est marqué par des distinctions significatives: Synonymes a reçu l or à Berlin et Le Genou d Ahed a obtenu le prix du jury à Cannes, alors que Le Policier avait déjà attiré l attention à l échelle internationale.