Contexte et objectif du dispositif
Le dispositif vise à écouter et accompagner les personnes susceptibles de commettre des actes sexuels pour prévenir tout passage à l’acte, notamment chez les membres du personnel de l’Église.
Éléments d’anticipation
La démarche s’inscrit dans le cadre d’un débat sur un registre numérique destiné à surveiller les prêtres, évoqué dans l’actualité et les analyses récentes.
Un tournant institutionnel et une étude marquante
Une étude de l’Université de Zurich présentée en septembre 2023 a documenté plus de mille cas d’abus sexuels dans l’Église catholique suisse. Depuis, de nouvelles affaires ont été révélées publiquement. Face à des critiques sur une réaction jugée insuffisante et trop protectrice envers les auteurs, l’Église avait promis des mesures. Aujourd’hui, l’Église catholique zurichoise lance un projet inédit: pour la première fois, la gestion des abus n’est plus assurée par les instances internes; cette responsabilité est confiée à une institution externe.
Collaboration avec des universitaires
Des psychologues de l’hôpital psychiatrique de Zurich seront à l’écoute des employés de l’Église qui le souhaitent. Fanny De Tribolet-Hardy, psychologue et responsable des consultations autour de la santé psychique et sexuelle au sein de l’Église, se réjouit de ce rapprochement et de la confiance accordée à son institution.
« Ce qui est unique dans ce projet, c’est que l’Église a décidé de travailler avec une université et qu’elle accepte de confier ces questions à une institution indépendante, afin de mieux protéger les victimes et de traiter les collaborateurs avec le soin nécessaire. »
Regard extérieur et cadre éthique
Cette initiative est présentée comme un changement de paradigme: jusqu’à présent, les questions d’abus étaient gérées en interne. Des analyses antérieures ont critiqué cette approche, centrée sur une résolution interne. L’objectif est désormais d’aborder la problématique avec un regard extérieur et indépendant.
La confidentialité des entretiens est garantie, mais les psychothérapeutes restent tenus d’informer le ministère public si un patient présente un risque réel de passage à l’acte.